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lundi 10 octobre 2011

Chapitre 13 : Echec

Le hongre bai avançait d'un galop court, sa crinière noire se balançant à chacune de ses foulées. Ascelin était capable de maintenir le rythme des heures durant, attentif à l'allure du cheval, qu'il voulait ni trop rapide, ni trop lente, mais d'une régularité rassurante. Et il calculait les pauses de manière à ne pas emballer le cœur de sa monture. Il avait peiné un moment à s'extirper des profonds fourrés qui entouraient en le protégeant le repaire des guérisseuses, mais maintenant il suivait une piste suffisamment large pour que deux cavaliers puissent s'y croiser. La mémoire empruntée au faucon lui restituait avec une précision extraordinaire les lieux qu'il était en train de traverser. Il se savait désormais proche du but, et fondait dessus aussi surement que le petit rapace était capable de s'abattre en piqué sur sa proie. Il ne voyait pas la rivière, mais il sentait sa présence au-delà du sous-bois. Le long ruban de terre battue amorça une courbe. Il ralentit l'allure pour adopter un pas rapide. Derrière un rideau d'arbres, il venait de voir l'étoffe claire d'un bliaud bouger au milieu des troncs. Ils étaient juste devant lui, à quelques foulées de là. Il les suivit sans se faire voir, mais les claquements de sabots de son cheval, raclant par endroits quelque pierre inopportune, finiraient bien par le faire découvrir, il en était certain. Alors, rassemblant ses souvenirs visuels et ce qu'il avait maintenant devant les yeux, il supputa qu'aucun des hommes qui le précédaient ne portaient de lames dignes de ce nom. Selon toute vraisemblance, c'était un groupe de larrons auquel il avait à faire, semblables à ceux qu'il avait affronté sur le pont. Ce genre de crève-la-faim qui hantaient les bois, à l'affut des voyageurs et de tout ce qui pouvait être troqué ou rançonné. Ils devaient être, allez, à peu près une demi-douzaine, pas plus, il en aurait juré. Et à pied, avec ça. Pas de quoi s'alarmer quand on avait sous les cuisses une monture potable et à portée de main un objet qui portait le doux nom de Tranchante. Fort de ce constat, il talonna le bai et, comme l'aurait fait n'importe lequel de ses frères, l'épée bien en évidence, se porta au galop au devant des hommes qu'il traquait, en clamant haut et fort les trois syllabes qui composaient le mot Fiercastel. Sa petite mise en scène eut l'effet escompté : il s'en suivit une débandade parmi les voleurs, et il les vit courir en tous sens, plongeant dans les taillis environnants, fuyant à travers les buissons ou poursuivant la route à toutes jambes. Les laissant s'égailler comme une volée de moineaux, il cueillit au passage la longe de sa jument Ombrage, coupa du tranchant de sa lame la corde qui retenait la Belette, le délivrant par là-même de son odieux joug. Bientôt, plus aucun détrousseur ne fut visible. Ascelin mit pied à terre, et l'enfant, les bras toujours entravés, courut à lui pour venir se blottir contre sa poitrine. Un sourire aux lèvres, le jeune seigneur finit de trancher les liens qui emprisonnaient encore ses membres graciles. « Ils ne t'ont pas fait de mal, au moins ? » s'enquit-il. La Belette, au lieu de lui répondre, s'exclama avec l'enthousiasme de son âge : « Je savais que vous viendriez, M'sire ! Je l'savais ! Quelle trouille vous leur avez fichue ! » Ascelin se sentit rassuré : s'il réagissait avec autant de promptitude, c'est qu'il se sortait de l'aventure avec le moindre mal. Il se tourna vers Ombrage. Elle, aucun espoir qu'elle lui fasse part de son état de santé. Aussi la palpa-t-il le long des jambes, s'assurant qu'elle n'avait aucune blessure. Puis, la forçant à plier chacun de ses membres, l'un après l'autre, il vérifia calmement l'intérieur de ses pieds. L'examen lui parut satisfaisant. Ombrage fourra sa grosse tête dans son giron, et il lui gratouilla les oreilles tout en s'adressant au gamin par dessus l'encolure. « Tu ne peux pas savoir à quel point je suis content de vous retrouver. » Puis une pensée l'assaillit. Son regard, jusque là aussi limpide qu'un lac de montagne, s'assombrit d'un nuage d'inquiétude. « Et le parchemin, où est-il ? » La Belette écarquilla les yeux :  « L'est resté dans les fontes du d'xième ch'val. Les bandits viennent de l'em'ner avec eux ! » Ascelin le gratifia d'un regard à le clouer sur place : «  Tu ne pouvais pas me le dire plus tôt, espèce de linotte dépourvue de cervelle ? Allez ! Grimpe sur le bai ! Et accroche-toi bien ! » A peine eut-il prononcé le dernier mot qu'il se retrouva en selle et, sans jeter un coup d'oeil à l'enfant qui peinait à enfourcher sa monture, il fit bondir Ombrage en avant, prenant la direction vers laquelle les larrons semblaient s'être évaporés. Il n'eut d'ailleurs pas à aller bien loin. Son instinct le mena jusqu'à la rivière, où il vit la poignée d'hommes et le cheval de bât tenter de franchir l'onde, à un endroit où lui-même n'aurait pas risqué d'y mettre les pieds. « C'est de la folie pure », murmura-t-il pour lui seul. En ce lieu le courant, renforcé par les pluies de printemps, semblait extrême. Il distinguait deux hommes qui tentaient de nager contre lui et, un peu plus loin, le cheval qui maintenait avec difficulté la tête hors de l'eau et auquel trois autres individus s'étaient accroché en désespoir de cause. Les deux premiers larrons avaient plutôt l'air de s'en sortir pas trop mal, et se dirigeaient en nageant lentement vers l'autre rive. Mais pour le groupe hommes-bêtes mêlés, il en était tout autre chose, et ils s'éloignaient inexorablement de la rive, emportés dans le lit de la rivière de plus en plus en aval, ce qui faisait qu'Ascelin les distinguait désormais fort mal. Quand il finirent par disparaître à ses yeux, il se tourna vers son page, vérifiant qu'il l'avait bien suivi. L'enfant, les doigts emmêlés dans les crins de sa monture, attendait, hébété, à deux pas de lui. « Il vont se noyer, c'est sur, fit Ascelin à son attention. Nous ne pouvons plus rien pour eux. Le parchemin était enfermé dans un étui de cuir huilé. J'ose espérer qu'il ne sera pas trop endommagé. Peut-être, avec un peu de chance, en suivant le cours de la rivière, parviendrons-nous à retrouver le corps du cheval, et les sacoches qu'il emporte avec lui. »
Suivre la rivière ne leur posa aucun problème. Seuls des passages encombrés d'arbres morts, de lianes et de branches brisées leur en cachaient par endroits les flots. Mais lorsque une trouée dans la végétation leur dévoilait de nouveau la surface de l'eau, ils distinguaient nettement la masse sombre du cheval emportée par l'impétuosité de l'onde. Ils parcoururent ainsi un bon nombre de lieues, jusqu'à ce que la nuit les enveloppe. Ascelin décida alors d'arrêter là leur poursuite. A tâtons, il réussit à se saisir de quelques brindilles sèches pour faire du feu, et bientôt la clarté des flammes leur permit de voir les troncs de très vieux saules au pied desquels le hasard les avait menés. Il ignorait complètement où ils se trouvaient désormais. Le long de la Drôme, c'était certain ; mais à quelle distance du prochain bourg et duquel, cela, il était dans l'incapacité de l'estimer. Des hurlements lointains s'étaient mis à déchirer l'air. Des loups rôdaient dans les parages. Il veillerait à ce que le feu ne meurt point, cette nuit. Ermengarde et Hildeburge avaient pris soin de garnir ses sacoches de diverses provisions, et ils dinèrent de pâté aux herbes, de pain et de fruits secs. Et, tout en mangeant, ils se racontèrent les expériences et les déboires qu'ils venaient de vivre chacun de leur côté durant ces derniers jours. Ascelin ne fit pas mention de sa fusion avec le faucon : il n'avait pas de mots pour cela. Ce qu'il avait vécu était tellement fou et tellement improbable qu'il était pour le moment dans l'incapacité de le partager avec personne d'autre. Peut-être plus tard, quand il aurait eu le temps de réfléchir à tout ça. Les guérisseuses lui avaient laissé de quoi faire une fois encore ce genre de voyage. Il savait qu'il serait tenté de le refaire un jour ou l'autre. Revivre cela lui permettrait probablement de pouvoir mieux exprimer ce qu'il avait ressenti. Mais, en attendant, sachant qu'il serait impuissant à répondre à toutes les questions dont la Belette ne manquerait pas de l'assaillir devant un tel sujet, il préférait l'écouter raconter sa propre mésaventure. Et l'enfant ne tarissait pas de lui narrer à sa façon, simple et imagée, ce qu'il était advenu de lui durant le temps de leur séparation. C'est ainsi qu'il apprit que la Belette, au lieu de s'enfuir, comme il l'avait incité à le faire, au bout de quelques lieues d'une chevauchée précipitée, avait prit la décision de rebrousser chemin pour se mettre à la recherche de son maître. Et il n'avait même pas eu le temps d'atteindre le pont qu'il tombait de nouveau sur leurs agresseurs, ou plutôt sur ce qu'il restait de leurs agresseurs, car Ascelin, avant de perdre connaissance, en avait achevé plus d'un. Les rescapés, en le voyant, l'avaient aussitôt pris en chasse. Et, ne sachant que faire, acculé au plus profond d'un fourré, ils avaient eu beau jeu de le rattraper et d'en faire leur captif. D'après lui, leur intention était de le vendre comme esclave à un homme qui, habitué à ce genre de trafic, l'aurait emmené jusqu'en Méditerranée, et il aurait sans doute fini ses jours dans la servitude en un quelconque pays lointain. Les hommes qui l'avaient capturé avaient bien eu le parchemin entre leurs mains. Mais, pour eux, ce n'était qu'une marchandise comme une autre, voire même un objet totalement inutile, capable d'intéresser seulement quelque lettré, et ils comptaient bien le troquer dès la ville la plus proche contre quelque chose dont ils auraient besoin. C'est pourquoi ils l'avaient rangé au fond d'une des sacoches, sans y accorder plus d'attention que cela. Sinon, à part les liens qui lui serraient cruellement les poignets, et une marche forcée de plusieurs heures, il ne semblait pas avoir trop souffert de sa captivité. Ainsi, ils discutèrent tard dans la nuit, tandis que les hurlements des loups s'étaient intensifiés au loin.

Quand le soleil se mit à poindre de nouveau, Ascelin ouvrit brusquement les yeux. Un rayon de lumière qui l'avait effleuré, et la sensation d'être épié, venaient de le tirer du sommeil sans rêves dans lequel il était plongé, épuisé par sa journée de la veille. La première chose qu'il vit était ces prunelles jaunes qui le fixaient à peu de distance de là. Il se redressa lentement le long du tronc qui lui avait servi de dossier, sa main serrant le cuir de la poignée de Tranchante. Un rapide coup d'oeil au feu, pas encore éteint, mais pas loin de l'être, et à la Belette, endormi en boule à ses côtés, et il fixa de nouveau la bête sauvage. C'était un grand loup gris teinté de roux, à la gorge et au poitrail d'un blanc pur qui remontait sur sa face, lui dessinant un masque clair du plus bel effet. Il était assis à quelques pas de lui, apparemment décidé à ne pas bouger, tant que le calme régnait parmi les hommes qu'il toisait. Ascelin se trouvait à nouveau à la frange du monde sauvage, comme cela lui était arrivé si souvent ces derniers temps, et cette situation lui procurait maintenant des frissons, non de peur, mais de pur plaisir. Evitant le moindre geste qui aurait pu l'effrayer, il se mit à lui parler à voix basse : « Que fais-tu là, créature de la forêt ? Tu sais comme moi que nos mondes sont incompatibles, mais peut-être aimerais-tu être dans ma peau quelques instants comme j'aimerai être dans la tienne. Nous pourrions alors nous comprendre, tous les deux. » Il lui sembla que le regard du loup se faisait plus intense au fur et à mesure qu'il lui parlait. Et il poursuivit son discours à la bête sur un ton sussuré, à peine plus haut que le bruissement des feuilles dans les branches. La magie opérait. Il avait la nette sensation que l'animal comprenait tout ce qu'il lui disait. Et même si cette impression naissait de son imagination, au moins était-il sur que l'autre l'écoutait. Il continua ainsi durant de longues minutes, et il ne se passa rien d'autre que le mouvement des oreilles de la bête qui, également attentive à tout ce qui l'environnait, captait le plus ténu des chants d'oiseau, le moindre écrasement de brindilles sous les pattes d'un rongeur. Puis la Belette s'étira, se réveillant doucement. Ascelin cessa de parler. Le loup, comme hésitant, se mit debout sur ses pattes et, lui ayant lancé un dernier regard, disparut sans un bruit dans la profondeur d'un buisson d'aubépines. Le jeune seigneur secoua son page : « Hé, la Belette ! Ce n'est plus le moment de dormir ! Il faut nous remettre en selle rapidement. Le cadavre du cheval a du dériver toute la nuit. Si nous voulons le retrouver, il va falloir accélérer la cadence. » L' histoire du loup, il la gardait pour la prochaine veillée. Il n'y avait vraiment plus de temps à perdre.

Dès qu'ils furent de nouveau en selle, ce fut pour suivre le cours de la Drôme le plus rapidement possible, à l'affut de tout ce qu'elle pouvait charrier dans ses eaux. De nombreux troncs, arbres morts échoués là suite à une crue, attirèrent leur attention. Un cadavre humain flottant non loin d'eux les firent s'arrêter quelque temps, guettant patiemment la surface de l'onde. Mais de cheval mort, point. Ascelin, obstinément, poussait toujours plus avant. Puis, sur une plage de graviers, ils atteignirent enfin l'objet de leur quête. L'animal noyé avait été rejeté là, expulsé de son cours par la rivière impétueuse. Il gisait, le ventre exagérément gonflé, inévitablement offert aux regards, sur la grève déserte. Ascelin descendit de cheval pour l'atteindre à pied, dans une nuée de mouches que son approche fit s'élever dans les airs. La Belette le surveillait de loin, pas particulièrement pressé de le rejoindre. Si son maître avait besoin de lui, il accourerait sans nul doute. Mais en l'absence de toute consigne, ce n'était surement pas lui qui allait se précipiter auprès de cette charogne. Il observa le seigneur qui, le coutelas à la main, entreprenait de couper les sangles de cuir. L'opération lui prit plusieurs minutes, mais il revint enfin, portant les sacoches en travers d'une épaule, son carquois sur l'autre et son arc à la main. Devant l'enfant, il déposa ses armes, et commença à fouiller les sacoches, sortant divers objets qu'il triait au fur et à mesure, selon l'état dans lesquels il les trouvait. Cordes, ustensiles de cuisine, gantelets de fer, tout cela pouvait encore servir. Mais quant au reste, tout ce qui était provisions de bouche, c'était bien sur irrécupérable. Il finit par tomber sur le cylindre de cuir dont l'eau, s'étant infiltrée partout, avait modifié la couleur. Lorsqu'il l'ouvrit, ce fut pour constater, en déroulant le parchemin, que malgré ce qu'il avait espéré, les dégâts étaient hélas irréversibles : de larges plages de texte, ayant subi les ravages de l'eau, étaient désormais totalement illisibles, rendant inexploitable le document qu'on lui avait confié. D'un seul coup, il réalisa que son périple en ces lieux inhabités n'avait plus vraiment de sens. Peu importait le trajet qu'il suivrait maintenant, du moment qu'il le menait jusque chez lui. Il jeta le parchemin avec le reste des objets ruinés. Il n'avait plus qu'une envie : revoir le château de Fiercastel, aller saluer sa mère, qu'il imaginait l'attendre, lui, ainsi que tous ses autres frères, et patienter en attendant qu'ils soient de nouveau réunis. Bien que ce ne soit pas de son fait, il venait de gâcher l'une des chances de mettre en sécurité une part de la mémoire de l'humanité. Concernant celle-ci, il avait l'esprit tranquille, et restait persuadé que ses frères feraient mieux que lui. Mais c'était plus une question de fierté personnelle : il aurait tant voulu accomplir cette mission. Malheureusement, il avait perdu définitivement l'occasion de le faire, et il lui fallait maintenant en prendre son parti. « Nous n'avons plus qu'à reprendre la route, cette fois, dit-il au gamin. Notre but est de rallier les Ardennes, sans trop perdre de temps si possible. J'ai hâte de revoir enfin la région qui m'a vu naître. Il faut que je te la décrive, je suis certain qu'elle te plaira. »

Après plusieurs heures d'un pas cadencé, ils arrivèrent en vue du Rhône, dans lequel aboutissait la Drôme. Un immense pont, s'arc-boutant d'une berge à l'autre, leur offrait son dos aux planches polies par la multiplicité des passages. Ils l'empruntèrent. Ascelin ne savait pas trop encore quel chemin il allait choisir pour rejoindre son bercail. Mais, ce qui était sur, c'est qu'il n'avait aucune envie de franchir les murs d'une ville, quelle qu'elle soit. Même les villages finissaient par lui répugner. Il ne comprenait pas très bien ce qui lui arrivait, mais un désir irrépressible était en train de s'emparer de lui. Celui de se fondre dans la nature sauvage, au plus profond des forêts qui s'étendaient, il le savait, devant lui, et que la hache des hommes avait encore épargnées. Peut-être quatre années de promiscuité masculine, dans les rangs de l'armée croisée, en étaient-elles la cause? Ou bien son expérience avec le faucon lui avait-elle laissé des traces? Il n'en savait rien. Peu importait, d'ailleurs. Il n'avait qu'à suivre ses envies, il se sentait pour le moment assujetti à rien ni à personne.

Après le pont, La Belette, n'y tenant plus, le questionna : « M'sire, qu'est ce qui y avait de si important dans le rouleau? » Ascelin, interloqué, le regarda en face. Bien sur, il fallait s'en douter, un jour ou l'autre, il lui aurait à lui fournir quelques explications. « Et bien, fit-il, dedans, il y avait une histoire, une très belle histoire, qui parle des hommes et de leur rapport avec Dieu et avec la nature. Plus tard, quand tu sauras lire et écrire, et que tu auras acquis une certaine expérience du monde qui t'entoure, il se peut que je te la raconte.
_ Mais, M'sire, poursuivit l'enfant, si vous la connaissez, c't histoire, alors c'est point grave. Elle n'est pas perdue, puisque vous la gardez dans votre tête. » Ascelin, entendant ces mots, ne put s'empêcher de sourire. « C'est un peu plus compliqué que cela. Celui qui a écrit cette histoire était un philosophe, mort il y a bien longtemps, et mon esprit ne vaut rien à côté de celui de cet homme. Je ne saurais transcrire toutes ces idées qu'il a voulu nous léguer. Je ne suis qu'un seigneur de guerre, après tout, pas un érudit. » La Belette, ne comprenant rien à tout ce qui n'était pour lui qu'un charabia, haussa les épaules en demandant : « Alors, c'est grave ou c'est pas grave? 
_ Ne te préoccupe plus de cela, répondit Ascelin, son sourire s'élargissant encore. Il y a pour l'heure bien d'autres sujets auxquels tu devrais t'intéresser, à commencer par apprendre à te battre, tu ne crois pas? »

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